jeudi 13 juillet 2017

Marie-Amel Karraï interviewée par Suzanne Shojaei

Marie-Amel Karraï

© Sophie KRIEF
Vous êtes la plus jeune de Les Acteurs de Cannes ?
Oui, j'ai 22 ans.

Vous vivez sur la Côte dAzur. Mais vous êtes aussi franco-tunisienne. Quelle est votre histoire ?
Je suis née en Tunisie, jai été adoptée là-bas à lâge de quatre mois. Ensuite, mes parents ont divorcé. Ma mère est venue habiter en France, à Cannes.

Vous découvrez le théâtre à l’âge de 7 ans. À quel moment vous êtes-vous dit que ce métier était fait pour vous ?
Depuis le début. Jai toujours aimé monter sur scène, apprendre des textes, des rôles différents. Il ny a jamais de routine. Ça me permettait de mévader, de mexprimer, et de prendre confiance en moi. Jai passé le BAC théâtre, au lycée Bristol de Cannes. À lécole, je ne suis pas forcément « une tête ». Le théâtre était vraiment la seule chose pour laquelle je me sentais forte.

Et aujourdhui ?
Jai dû arrêter le théâtre, car jétais également présidente dune association étudiante à Nice. Donc je narrivais plus à faire les deux en même temps. Cest aussi à ce moment que je suis entrée aux Acteurs de Cannes. Ils me proposaient des petits courts-métrages.

Votre choix de carrière, c’est donc le cinéma ?
Oui, complètement. Je préfère le cinéma parce quon peut voir le résultat de notre travail, et assez rapidement. Au théâtre, on travaille pendant des mois sur un projet. Cest différent.

Le monde du cinéma ne vous fait pas peur ?
Effectivement, jai eu une mauvaise expérience. Cétait lors de ma première figuration dans un film, Les Gorilles de Tristan Aurouet. Le dernier jour de tournage, on ma proposé dêtre la doublure de lactrice principale. Et la fille que jhébergeais a fait un scandale auprès de la production en disant quelle avait annulé ses billets pour rentrer à Paris parce quon le lui avait proposé avant moi, que ça ne pouvait pas être moi... À cause de ça, ils nont donné le rôle à personne. Je faisais ça pour montrer ce que je savais faire au réalisateur. Elle faisait ça pour les sous, moi pas du tout. Cest là que jai vu que cétait vraiment un monde de requin. Heureusement, jai des gens qui me soutiennent autour de moi.

Vous avez aussi de bons souvenirs ?
Oui, beaucoup ! Par exemple, le court-métrage Spirales, que lon a réalisé pour le «48 Hour Film Project ». Jai adoré cette expérience, même si on a beaucoup tourné, que ça a été dur et fatigant. Refaire les scènes plusieurs fois, jusquà ce quon soit satisfaits, les moments de fous rires, les courbatures après les scènes de combat... Et puis cette scène, où on devait me lancer le sang sur le visage. Impossible de faire ça en plusieurs prises, puisquon devait réaliser le court-métrage en 48 heures !

En parallèle de vos activités dactrice, vous travaillez en tant qu’hôtesse d’accueil pour des salons ou des soirées dans des grands hôtels de la Côte d’Azur. Pourquoi ?
Pour gagner des sous. Je me fais aussi des contacts, parce quen septembre je pars à Paris pour une licence Évènementiel à la Sorbonne. Je sais que cest à Paris que tout se passe pour le cinéma. Jy vais au culot !

Pourquoi avoir un diplôme dans lévènementiel si vous voulez faire du cinéma ?
Parce que lévènementiel est aussi une passion ! Et aussi parce que je veux un plan B si je nai pas de job stable dans le cinéma. Si ça nest pas le théâtre, ce sera lévènementiel et ça me plaira aussi. Mais jaimerais quand même quun jour, un réalisateur me dise : « Marie-Amel, tu es douée et cest toi que je veux dans mon film ».

Vous êtes également amatrice de danses. Lesquelles ?
Jai fait du hip-hop beak dance, de la danse orientale, hindoue, et du classique.

La danse, pour une actrice, c’est un atout ?
Ah oui ! Un jour, il peut y avoir un casting où la production demande que lactrice sache danser. Avoir une expérience dans la danse peut toujours faire la différence. Plus on a de cordes à notre arc, plus on a de chances davoir les rôles que lon veut.

Votre plus grande peur ? Votre phobie ?
Je suis émétophobe, jai la phobie du vomi ! Quand jen vois, je me mets à pleurer, je perds tous mes moyens. Je panique, en fait. Jai vu un psy, jai fait un peu dhypnose, mais rien ny fait. Ça me gâche la vie. Par exemple, je naime pas aller en boîte parce que potentiellement certaines personnes peuvent vomir.

Votre chanson ou morceau préféré(e) ?
Jadore « LEnvie daimer », des Dix Commandements. Je lai dans mon téléphone et je la mets parfois dans la voiture. Jaime bien aussi « Pour que tu maimes encore », de Céline Dion. 

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