samedi 17 juin 2017

Jean-Claude Braganti interviewé par Suzanne Shojaei

Jean-Claude Braganti

Sur le tournage de "Spirales" de Dans ta prod & Braking Lions

Suzanne Shojaei : « Prends son flingue, et dégage ! » Ça vous rappelle quelque chose ?
Jean-Claude Braganti : Oui ! (rire) Cest le court-métrage que jai tourné en 48 heures, qui sappelle Spirales (réalisé par Jérémy Crunchant et Alex Taba, ndlr). Cétait sympa, comme challenge. Cétait la première fois que je faisais ça. Mais le plus compliqué, ça nest pas pour les acteurs. Cest la réalisation et le montage, en très peu de temps.

Vous faites un peu de tout. Du court-métrage, du long-métrage, du théâtre, de la télévision... Qu’est-ce que vous préférez ?
Le métier de comédien reste le même. Évidemment, le cinéma, cest plus facile. Les séquences sont courtes, on recommence autant de fois que cest nécessaire. Le cinéma paye mieux, aussi, et cest vu par plus de monde. Cest plus confortable, en fait. Dans le théâtre, il faut davantage sinvestir. Mais le théâtre reste la base pour un comédien. Cest par-là quil saffirme, parce quon na pas le droit à lerreur. Il ny a pas de pause, pas dissue de secours, et puis il y a le public qui vous renvoie, ou non, ce que vous avez donné. La caméra, on loublie très vite. Le public, non. Et puis dans le théâtre, on suggère davantage.

Quel est votre meilleur souvenir devant la caméra ou sur les planches? Votre meilleure expérience ?
Cest un spectacle que javais fait en solo, il y a dix ou quinze ans, sur des nouvelles écrites par Dino Buzzati, un journaliste italien. Ses nouvelles sont géniales, vraiment. Jen avais retenu quatre. Et là, quand on est seul sur scène, cest une expérience extraordinaire ! Tout repose sur vous.

Un chauffeur, un assureur, un gendarme, un ratonneur, un clochard, un avocat... Quel personnage manque à votre éventail ?
Un personnage qui manque ? Honnêtement, je ne sais pas. Je suis ouvert à tout. Il y a tellement de choses différentes à interpréter... Non, vraiment, je ne sais pas !

De quoi un scénario a-t-il besoin pour vous plaire ?
Un bon scénario dénonce, montre des choses, fait réfléchir. Si cest « mon cul sur la commode », non merci ! (rire) La mauvaise comédie de boulevard, par exemple. Attention, le « boulevard » nest pas péjoratif. Il y a de très bonnes pièces de boulevard, bien construites et qui donnent à réfléchir. Mais il y en a dautres qui nont, franchement, aucun intérêt. Tout le monde est capable de juger ! Il suffit de se demander « quel est lintérêt de la chose ? ».

Y a-t-il un réalisateur ou un metteur en scène avec lequel vous aimeriez travailler ?
Oh, je ne sais pas ! Encore une fois, je suis disponible et ouvert à tout. Encore faut-il que le projet me plaise. Tout est bon à prendre.

D’où venez-vous ?
Je suis niçois. Jétais dans une compagnie théâtrale depuis plus de trente ans. On a fait le pari de rester dans la région et cétait une expérience extraordinaire !

Vous vous souvenez de vos débuts au théâtre ?
Oui, bien sûr, et ça a été très drôle. Jétais dessinateur-projeteur, je ne connaissais rien au théâtre, mais jécoutais beaucoup de musique. Un jour, une secrétaire vient me voir et me dit : « Je fais du théâtre en amateur, est-ce que ça tintéresserait de diffuser de la musique quand on joue ? ». Je lui ai répondu : « Pas de problème ! ». Donc jai fait ça. Et il se trouve que dans cette compagnie, un comédien est tombé malade. Il ma demandé si je voulais le remplacer pour ses quelques répliques. Jai dit « bien sûr », évidemment ! Même si je ne connaissais rien ! Donc japprends mes trois répliques. Et le jour de la représentation, impossible de sortir un mot. Complètement scotché de voir tous ces gens face à moi. Incapable de dire quoi que ce soit ! Cest là que je me suis dit « il faut faire quelque chose ». Et ça a démarré comme ça. Un vrai déclic.

Vous venez de dire que vous écoutiez beaucoup de musique ?
Jadore le son. Ha-la-la, oui ! Je suis très mélomane et sensible à ça. Bien plus quà limage. Au théâtre, surtout, cest super si la salle possède une bonne acoustique. Jai déjà joué dans des salles mal faites, cétait à vomir ! Le théâtre na pas besoin de micro, normalement. Donc si lacoustique est mauvaise et que la personne du dernier rang ne vous entend pas, ça ne va pas.

Vous avez rejoint les Acteurs de Cannes en 2015. Pourquoi ?
Je connaissais un peu Yann Lerat (le fondateur des Acteurs de Cannes, ndlr). Et je lui ai dit : « Mais comment ça, tu ne me proposes pas ?! ». Il ma dit « Ah mais bien sûr ! Je ny avais pas pensé, mais pas de problème ! ». « Ah bah quand même ! », jai répondu. (rire) Aujourdhui, ça mapporte beaucoup de connaissances et dexpériences. Par exemple, jaime travailler avec les étudiants du BTS Audiovisuel de Cannes.

Sur un plateau, ou en répétition de théâtre, comment travaillez-vous ? Êtes-vous force de propositions, ou respectez-vous toujours ce quon vous demande ?
Je respecte ce quon me dit. Eventuellement, je propose. Mais pour avoir plusieurs fois guidé des gens, je sais trop bien ce que cest davoir des comédiens qui discutent sans arrêt ce que tu leur demandes, qui remettent tout en cause. Cest pas possible ! Je fais confiance au metteur en scène, au réalisateur. Je suis très cool !

Votre destination de rêve pour votre prochain voyage ?
Ce serait un pays nordique. Jaimerais bien aller en Norvège, par exemple. Déjà, je naime pas trop la chaleur. Comme je suis originaire du sud, je me protège du soleil. Je préfère la montagne à la mer. Et pour avoir vu plusieurs reportages sur la Norvège, ce voyage mintéressait bien. Jirai sûrement ! 

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